Le saviez-vous ? Comment choisir ses pointes
Spécialement pour vous, Wear Moi a rédigé un dossier complet dans l’optique de vous aider à choisir vos pointes. Entrons sans plus tarder dans le vif du sujet avec un focus détaillé sur chaque paramètre à prendre en compte dans le choix d’une paire …
La pointure
La première étape est probablement la plus simple : trouver la bonne pointure. Que vous soyez expert ou non, vous connaissez votre pointure de chaussures de ville, et cela va vous donner une piste solide. Pourquoi seulement une piste ? Parce que les pointures des fabricants de pointes ne correspondent pas forcément à celles de chaussures de ville, il faudra être vigilant ! De plus, il faut penser à l’éventuel port d’embouts (en mousse ou en silicone), qui nécessiteront de revoir votre pointure à la hausse. Généralement, il faudra choisir ½ pointure au-dessus.
Mais alors comment savoir si j’ai trouvé la bonne pointure ? Tout d’abord il est important de préciser qu’on ne choisit pas ses pointes comme on choisirait des chaussures lambda : il ne faut pas laisser de la marge pour se sentir plus à l’aise. On les essaye debout, en se tenant bien droit, les pieds parallèles. Trois cas de figure sont possibles :
- Vous sentez que vos orteils touchent le bout du chausson et vous vous sentez compressé : la pointure est alors trop petite ...
- Vous pouvez bouger librement vos orteils et le chausson à tendance à glisser de votre talon lorsque vous lever le pied (attention, cela peut aussi s’expliquer par le fait qu’il n’y ait pas de rubans ni d’élastiques attachés) : la pointe est trop grande pour vous …
- Vos orteils sont bien à plats et ils touchent le bout du chausson, du moins ce n’est pas douloureux : vous avez trouvé votre pointure idéale !
A présent, voici quelques étapes supplémentaires pour vous assurer que vous avez parfaitement choisis.
- En deuxième position, en plié, le tissu ne doit pas se froisser au niveau du talon.
- Lorsque vous vous tenez sur pointes, vous devez pouvoir pincer un peu de tissu à l'arrière du chausson, juste en dessous de la bordure.
Vous avez désormais trouvé la taille idéale !
La forme du pied
Chaque pied est différent, c’est pourquoi il est indispensable d’identifier la forme qui nous caractérise :
- Pied grec : facilement reconnaissable, c’est lorsque le secundus (2ème orteil) prédomine, c’est-à-dire qu’il est plus long que les autres orteils. En règle générale, on considère que le pied grec est plutôt étroit, notamment à l’avant du pied. Néanmoins, il ne faut pas faire de cette règle une généralité.
- Pied égyptien : c’est le type de pied le plus commun, il se caractérise par des orteils parfaitement échelonnés, l’hallux (gros orteil) étant le plus long.
- Pied romain (ou pied carré) : bien qu’il s’agisse de la forme la plus propice au travail sur pointes, c’est aussi la plus rare : elle concerne seulement 9% de la population ! C’est lorsque les trois premiers orteils sont de longueur égale.
La forme et la largeur de la boite
Le fait d’avoir déterminé au préalable votre type de pied va vous aider à vous orienter vers une forme de boite. La boite carrée offre une forme idéale pour les danseurs ayant des pieds plus larges au niveau de l'avant. Elle sera typiquement adaptée aux pieds égyptiens ou romains. Quant à la boite fuselée (ou conique), elle correspondra davantage à des pieds plus étroits soit des pieds égyptiens ou grecs de type conique.
Les apparences sont parfois trompeuses ! Ne vous fiez pas à ce que vous voyez, car l’aspect visuel extérieur de la pointe ne correspond pas forcément à la forme de la boite à l’intérieur.
Pour vérifier quelle forme vous correspond le mieux, il vous suffit de monter sur pointes et d’étudier votre ressenti. Si vous avez des douleurs au niveau de l’hallux, comme s’il supportait tout votre poids, cela signifie que la boite est trop carrée. Elle n’épouse pas correctement la forme de vos orteils. À l’inverse, si vous sentez que vos orteils sont compressés entre eux, la boite est alors trop conique pour vous.
Concernant la largeur, la majorité des boites se déclinent en « étroit », « moyen » et « large ». Cependant, certains fabricants proposent un choix d’options bien plus vaste ! Pour choisir la bonne largeur, tout se joue une nouvelle fois lors de l’essayage. Montez sur vos pointes pour étudier les sensations procurées. Il faut que vos orteils soient maintenus, mais sans douleur notable, vos pieds ne doivent pas s’étaler dans la pointe. L’idéal serait que vos orteils extérieurs soient en contact avec la pointe. Une bonne largeur permettra de maintenir l’avant du pied afin que vos orteils ne ressentent pas tout votre poids.
La dureté de la semelle et la longueur du cambrion
Si l’on peut tenir sur pointes, c’est grâce à leur semelle renforcée appelée cambrion. Les fabricants de pointes proposent des semelles de dureté variable en fonction des modèles, allant de très souple à très dur. Cela permet à chaque danseur de trouver chaussure à son pied !
Une semelle souple est plutôt adaptée aux danseurs ayant des ligaments plus courts. Petit à petit, ils renforceront leur cheville et leur cou-de-pied. Il faut veiller à ne pas faire de généralités : tous les débutants ne choisiront pas forcément une semelle souple, cela dépendra de la force de leurs pieds.
Voici nos conseils pour choisir sa dureté … En montant sur pointes, vous devriez sentir la semelle se courber légèrement pour épouser la forme de l’arche sous votre pied. Si elle se plie trop facilement, elle sera trop souple pour vous et aura une durée de vie très limitée. Dans le cas où vous sentez qu’elle est trop rigide et qu’elle ne s’affaisse pas, la semelle est alors trop dure ! Votre travail sur pointes sera compromis et vous allez ressentir des douleurs aux pieds.
La longueur de l’empeigne
L’empeigne représente la partie haute du chausson, qui recouvre les orteils jusqu’à l’articulation de la demi-pointe. Vous devrez vous orienter vers une certaine longueur d’empeigne en fonction de la longueur de vos orteils.
Pour tester votre empeigne, il vous suffit lors de l’essayage d’examiner avec vos doigts le dessus de la pointe. Vous pourrez alors vérifier si elle couvre l’articulation de chacun de vos orteils. En montant sur pointes, vous aurez plus de certitude quant à la conformité de la longueur de l’empeigne.
Lorsque vous avez du mal à monter sur pointes et que vous n’arrivez pas à passer par la position demi-pointe, l’empeigne est trop longue pour vous. À l’inverse, si vous voyez que la base de vos orteils ressort du chausson, cela signifie qu’elle est trop courte. Cela peut s’avérer dangereux lors du travail sur pointes, mais c’est également un défaut esthétique à proscrire.
Pour conclure ce dossier, nous aimerions vous donner un dernier conseil et non des moindres … Ne vous précipitez surtout pas lorsque vous choisissez vos pointes ! Prenez votre temps et n’hésitez pas à essayer plusieurs modèles. Il est très important de trouver le chausson parfait pour la suite de votre travail sur pointes. L’objectif est d’opter pour un modèle dans lequel vous vous sentez à l’aise et maintenu, sans ressentir de douleur particulière que ce soit à plat, en position demi-pointe ou en montant sur pointes.
Enfin, il nous semble essentiel de vous mettre en garde quant aux dangers de danser avec des pointes qui ne vous correspondent pas. Vous devez être très vigilent lors des essayages, car si par mégarde vous ne choisissez pas les bonnes options, cela peut avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé de votre pied. Nous vous recommandons de vous faire aider par des conseillers certifiés (ou « fitters ») qui pourront vous donner des conseils experts. Leur rôle est de vous épauler tout au long de l’essayage, afin de vous orienter vers le modèle qui vous conviendra le mieux pour éviter tout risque de blessure.
